Le carnaval de Romans. De la Chandeleur au mercredi des Cendres (1579 1580)
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Le carnaval de Romans. De la Chandeleur au mercredi des Cendres (1579 1580)
Le carnaval de Romans. De la Chandeleur au mercredi des Cendres (1579 1580)
Par Emmanuel Le Roy Ladurie
Aux éditions Folio Gallimard
01/1996
Pendant quinze jours, en février 1580, les habitants de la cité de Romans (drôme actuelle, dauphiné d'autrefois) se sont déguisés, masqués de toutes les manières.
Ils ont dansé à perdre l'âme, joué, couru, concouru, défilé. Ils se sont défiés entre artisans et notables dans le happening quotidien du carnaval. Un théâtre populaire et spontané opposait rue contre rue, confrérie contre confrérie. Puis, au terme d'une embuscade, montée par le juge Guérin, personnage de Série Noire, les romanais se sont entre-tués.
Par Emmanuel Le Roy Ladurie
Aux éditions Folio Gallimard
01/1996
Pendant quinze jours, en février 1580, les habitants de la cité de Romans (drôme actuelle, dauphiné d'autrefois) se sont déguisés, masqués de toutes les manières.
Ils ont dansé à perdre l'âme, joué, couru, concouru, défilé. Ils se sont défiés entre artisans et notables dans le happening quotidien du carnaval. Un théâtre populaire et spontané opposait rue contre rue, confrérie contre confrérie. Puis, au terme d'une embuscade, montée par le juge Guérin, personnage de Série Noire, les romanais se sont entre-tués.
Re: Le carnaval de Romans. De la Chandeleur au mercredi des Cendres (1579 1580)
A ce sujet:
Source Danielle MONTARIOL, professeur d'Histoire-Géographie
http://pedagogie.ac-toulouse.fr/culture/religieux/carnaromans.htm
A plusieurs reprises, les carnavals donnèrent lieu à des affrontements entre le peuple et les classes dirigeantes.
Retrouver le quotidien, la hiérarchie sociale, les interdits, la misère, tournent parfois à la rébellion, voire à l’émeute.
Le mieux connu de ces carnavals tragiques est celui de Romans, dans le Dauphiné (actuel département de la Drôme), étudié par Emmanuel Le Roy Ladurie.
Le lundi 15 février 1580, veille du Mardi gras, dans cette ville de 7000 habitants, des émeutes sanglantes vont éclater puis dégénérer en un véritable bain de sang quand les villages des alentours entreront en scène.
Le cadre : les clivages au sein de la population urbaine sont très importants
- les impôts royaux, tailles et redevances levés pour frais de guerre sont énormes et ne pèsent, bien sûr, que sur les roturiers.
- les rancœurs des guerres de religion sont toujours présentes et scindent la population entre Huguenots, Ligueurs et Catholiques.
- les gens sont regroupés dans des associations, des corporations : les rivalités sont très importantes, et ont parfois des connotations sexuelles.
Par exemple, les groupes sont représentés par des animaux symboliques :
- ceux des riches sont sexués, aériens ( aigle, coq)
- ceux des pauvres, châtrés ( chapon ou mouton)…..
Les circonstances
Les esprits étaient échauffés depuis pas mal de temps et beaucoup souhaitaient « en découdre ».
De jeunes hommes traversent la ville en courant avec des flambeaux, les brandons : leur fonction de purification et de fécondation vise à tuer symboliquement les insectes parasites des arbres fruitiers, les rats, les mulots, et à protéger les récoltes et les couvées.
Il y avait donc effervescence dans la ville.
La présence d’une reine de Carnaval chez les riches, d’une femme, que les pauvres sont venus voir, alors qu’ils n’y étaient pas conviés va mettre le feu aux poudres.
Le combat va commencer vers 21/22 heures, entre bandes de riches et bandes de pauvres.
Les mouvements de panique qui vont se propager dans toute la ville, vont faire le reste.
On note 20 à 30 morts, ce qui est peu par rapport à ce qui va se passer les jours suivants. En effet, les villages alentour se révoltent à leur tour, la répression est effroyable : 1500 à 1800 hommes sont passés au fil de l’épée les 26 et 28 mars 1580. Il s’agit d’une véritable « guerre des paysans ».
Interprétation
S’agit-il vraiment d’une lutte, classe contre classe ? Riches contre pauvres ? Il semblerait que parmi les « acteurs », il n’y ait pas eu de véritables indigents. C’est plutôt un règlement de comptes « patriciens » contre « plébéiens ». L’élite contre le « peuple »..
Source Danielle MONTARIOL, professeur d'Histoire-Géographie
http://pedagogie.ac-toulouse.fr/culture/religieux/carnaromans.htm
A plusieurs reprises, les carnavals donnèrent lieu à des affrontements entre le peuple et les classes dirigeantes.
Retrouver le quotidien, la hiérarchie sociale, les interdits, la misère, tournent parfois à la rébellion, voire à l’émeute.
Le mieux connu de ces carnavals tragiques est celui de Romans, dans le Dauphiné (actuel département de la Drôme), étudié par Emmanuel Le Roy Ladurie.
Le lundi 15 février 1580, veille du Mardi gras, dans cette ville de 7000 habitants, des émeutes sanglantes vont éclater puis dégénérer en un véritable bain de sang quand les villages des alentours entreront en scène.
Le cadre : les clivages au sein de la population urbaine sont très importants
- les impôts royaux, tailles et redevances levés pour frais de guerre sont énormes et ne pèsent, bien sûr, que sur les roturiers.
- les rancœurs des guerres de religion sont toujours présentes et scindent la population entre Huguenots, Ligueurs et Catholiques.
- les gens sont regroupés dans des associations, des corporations : les rivalités sont très importantes, et ont parfois des connotations sexuelles.
Par exemple, les groupes sont représentés par des animaux symboliques :
- ceux des riches sont sexués, aériens ( aigle, coq)
- ceux des pauvres, châtrés ( chapon ou mouton)…..
Les circonstances
Les esprits étaient échauffés depuis pas mal de temps et beaucoup souhaitaient « en découdre ».
De jeunes hommes traversent la ville en courant avec des flambeaux, les brandons : leur fonction de purification et de fécondation vise à tuer symboliquement les insectes parasites des arbres fruitiers, les rats, les mulots, et à protéger les récoltes et les couvées.
Il y avait donc effervescence dans la ville.
La présence d’une reine de Carnaval chez les riches, d’une femme, que les pauvres sont venus voir, alors qu’ils n’y étaient pas conviés va mettre le feu aux poudres.
Le combat va commencer vers 21/22 heures, entre bandes de riches et bandes de pauvres.
Les mouvements de panique qui vont se propager dans toute la ville, vont faire le reste.
On note 20 à 30 morts, ce qui est peu par rapport à ce qui va se passer les jours suivants. En effet, les villages alentour se révoltent à leur tour, la répression est effroyable : 1500 à 1800 hommes sont passés au fil de l’épée les 26 et 28 mars 1580. Il s’agit d’une véritable « guerre des paysans ».
Interprétation
S’agit-il vraiment d’une lutte, classe contre classe ? Riches contre pauvres ? Il semblerait que parmi les « acteurs », il n’y ait pas eu de véritables indigents. C’est plutôt un règlement de comptes « patriciens » contre « plébéiens ». L’élite contre le « peuple »..
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